L’interview de :

BENOÎT LANGARD

VIOLON

Je suis originaire de Metz, ville désignée créative pour la musique par l’UNESCO en 2019 ! J’ai ensuite vécu en Bretagne, à Douarnenez, ou j’ai tenu mon premier violon (trois-quarts, pour enfant !) à l’âge de 38 ans.

Pour des raisons professionnelles (j’étais cadre du ministère de l’écologie et maintenant d’une collectivité locale, en particulier dans le domaine de l’urbanisme), je suis venu m’installer avec ma famille à Mâcon. J’ai 3 enfants musiciens (clarinette, violon, tuba, guitare, batterie) et une femme qui chante divinement bien.

LA QUALITÉ INDISPENSABLE POUR DEVENIR MUSICIEN D’ORCHESTRE SELON VOUS ?

La capacité à écouter, à sortir de soi pour entrer dans le jeu collectif, sous la direction du chef. Donc il faut avoir les oreilles et les yeux partout à la fois (y compris sur la partition !).

QUELLE EST LA PLUS BELLE ŒUVRE COMPOSÉE POUR VOTRE INSTRUMENT SELON VOUS ?

Les quatre saisons de Vivaldi, où les cordes restituent des ambiances très fortes et des paysages que l’on peut presque toucher.

VOTRE DERNIER FRISSON MUSICAL ?

Au lendemain de la crise COVID, j’ai entendu, de façon inattendue, dans une église lumineuse de Touraine, l’air de Jupiter tiré des planètes de Holst, interprété par un orgue et une trompette : et c’était comme si la vie reprenait enfin son cours !

UNE ŒUVRE FÉTICHE ?

Je suis un inconditionnel du 2ème mouvement de la 7ème symphonie de Beethoven. J’aime la dynamique créée par le motif de base répété, avec un puissant crescendo et la participation de tous les instruments. C’est, selon moi, une pièce solennelle mais aussi légère, avec des accents à la fois tragiques et porteurs d’espérance.

UN MUSICIEN QUI VOUS ÉBLOUI ?

J’ai eu la chance d’écouter Marie-Annick Nicolas jouer « Tzigane » de Ravel, à quelques mètres de moi, dans une chapelle bretonne. C’était un moment magique où toutes les possibilités du violon était valorisées avec une incroyable dextérité.

QUEL EFFET CELA FAIT D’APPARTENIR À L’ORCHESTRE RESONANCES ?

C’est un rêve qui se réalise ! J’ai commencé la musique sur le tard et je n’aurais jamais pensé que je pourrais être intégré à un orchestre. Interpréter une œuvre musicale avec les autres est un très grand plaisir.

UN FILM QUE VOUS NE CESSEZ DE REVOIR ?

Le festin de Babette qui montre la confrontation entre l’austérité, le rigorisme et l’hédonisme, les plaisirs de la table. Et tout se termine dans l’unité et la poésie sous les étoiles