L’interview de :

Jacqueline Kempton

VIOLONCELLE

Jacqueline Kempton, prof d’anglais en retraite, 2 enfants, 4 petits-enfants, de (trop) nombreuses activités : le bénévolat, le syndicalisme, l’apprentissage d’une autre langue, un peu de sport, du jardinage, du tricot, et … de la musique…
Commencer l’apprentissage d’un instrument quand on est adulte et sans aucune base musicale, ce n’est pas choisir la facilité, et c’est une école d’humilité, mais c’est aussi l’assurance de ressentir de grandes joies pour peu qu’on persévère au- delà des premiers obstacles. Je sais que je ne jouerai jamais « bien » du violoncelle, que je resterai aussi longtemps que possible une apprenante de l’instrument, mais quelle chance j’ai de pouvoir le faire et de faire partie de cet orchestre !

LA QUALITÉ INDISPENSABLE POUR DEVENIR MUSICIEN D’ORCHESTRE SELON VOUS ?

Mauvaise question ! Il en faut plusieurs, comme pour intégrer tout groupe humain : la tolérance, la bienveillance, l’humilité d’une part, et la joie de vivre, l’esprit d’initiative, le dynamisme de l’autre. En résumé : écoute et partage.

UN RÉPERTOIRE DE PRÉDILECTION ?

Mon répertoire de prédilection , c’est la musique romantique pour l’époque, la musique de chambre pour le genre, en particulier les trios avec piano, et les quatuors à cordes. En croisant les 2, on aboutit aux trios de Schubert , de Brahms, au quatuors de Dvorak, etc.Mais bien sûr , en musique symphonique j’aime aussi beaucoup les ouvertures, les musiques de films et les pièces originales.

Une œuvre fétiche ?

Peer Gynt, pour 2 raisons : c’est la musique qu’on avait choisie pour les obsèques de mon père … mais aussi parce qu’il y a quelques années j’ai assisté à une mise en scène de la pièce d’Ibsen avec l’orchestre de Lyon et que le théâtre et la musique étaient dans une symbiose parfaite, un spectacle inoubliable !

Le plaisir de la scène ?

Pour moi, c’est plutôt l’angoisse de la scène, surtout quand je connais personnellement une partie du public, ce qui est souvent le cas. Selon le degré d’optimisme des musiciens, on dit qu’il faut être à 150 ou 200 % de ses capacités pour jouer en public. Je suis contente quand j’arrive à 50 % des miennes lors des concerts. Mais en même temps il y a le plaisir de « jouer en équipe », la chaleur des applaudissements et le sourire des spectateurs, et parfois quelques instants de grâce…

SI VOUS DEVIEZ JOUER D’UN AUTRE INSTRUMENT ?

Si je devais jouer d’un autre instrument, ce serait de la contrebasse. J’aime les cordes avant tout et les sons graves. J’aime beaucoup écouter les bois : hautbois, basson et clarinette, mais j’aurais la sensation d’ étouffer en soufflant dans un instrument à vent.